À côté du chapitre cathédral dont il sera question plus loin, l’évêque apparaît comme la pierre angulaire de l’édifice politique liégeois, de la cité et du pays. Dès l’épiscopat de Notger (972–1008), l’empereur accroît considérablement le pouvoir du chef de l’Église liégeoise. Aux prérogatives du seigneur immuniste, s’ajoute l’autorité temporelle sur une partie du diocèse. Ce que l’on appellera plus tard le « Pays de l’Évêché de Liège », puis plus simplement « pays de Liège » se trouve alors en germe. Le pouvoir épiscopal sur la cité mosane et les territoires dont le prélat a obtenu la responsabilité ne reste pas immuable tout au long de la période qui nous occupe. Il fluctue. Ses variations résultent de l’évolution institutionnelle que connaissent la ville et le pays liégeois, tout autant que de la personnalité du prélat placé à leur tête et de la ligne politique qu’il imprime. D’un point de vue institutionnel, comment se co...