Le périodique constitue un nouvel « objet de lecture » au xixe siècle. Né en Angleterre, il occupa très vite l’interstice entre le livre pérenne, et l’éphémère journal. Sous toutes leurs formes (revues, magasins, bulletins, publications savantes) les périodiques s’adaptèrent rapidement aux goûts des lecteurs français et surent répondre aux besoins de nouveaux lectorats alors en pleine croissance. Victime de la censure (comme les autres formes d’imprimés), bénéficiant des progrès techniques pour sa production (presses à vapeur, à cylindres, papier continu, gravure et lithographie, photographie, télégraphe), traversant la France de plus en plus rapidement grâce aux routes et au chemin de fer, luttant contre la contrefaçon, ouvrant ses pages aux plus grands écrivains aussi bien qu’aux inconnus, le périodique constitue un observatoire unique et privilégié du monde de l’imprimé au xixe siècle. Le premier volume de cette édition en dresse le portrait, à travers le dépouillement de plus d’une centaine de périodiques. Parmi les nombreuses gravures contenues dans ces périodiques, «l’imagier» du second volume réunit pour la première fois une riche iconographie portant sur les hommes et les machines. Parfois dues à de grands artistes, Granville, Johannot, Valentin ou Bertall, ces gravures, lithographies et photographies documentent à la fois l’importance croissante des périodiques comme objets de lecture et de consommation et l’industrialisation du monde de l’imprimé.