Née à la fin de la première grande conflagration mondiale, morte à la seconde, la Société des Nations (1919-1946) fut la première organisation internationale d’envergure, fruit de l’espoir utopique d’un monde apaisé. Sa mémoire est frappée d’une légende noire car, dans l’imaginaire collectif, la SdN est coupable d’avoir échoué à enrayer la marche vers la seconde guerre mondiale. Accusée d’inertie bureaucratique, vilipendée pour son incapacité à imposer des règlements pacifiques, la SdN a été désignée comme bouc émissaire des échecs de la sécurité collective. Cette SdN ridiculisée et honnie est pourtant mère de l’ONU. La SdN a-t-elle été un échec ou une réussite ? La réponse est loin d’être évidente. Son échec résulte des contradictions et de l’irrésolution du monde de l’entre-deux-guerres, les États membres n’ayant pas su s’entendre ou ayant privilégié un nationalisme étroit. En revanche, la SdN a largement contribué au renouveau des relations internationales en s’employant à créer une diplomatie ouverte. Son œuvre technique, d’une très grande variété, est une incontestable réussite, et le prélude aux organisations internationales contemporaines. Ce livre propose pour la première fois une synthèse complète de la genèse et de l’histoire de la SdN (1919-1946), sujet majeur pour la connaissance des relations internationales du XXe siècle.