Cet ouvrage étudie les conditions d’émergence historiques et discursives du « droit de traduction » et du droit qui l’administre : le droit d’auteur. Privilégiant une approche essentiellement archéologique, le livre montre comment la conception classique de la traduction a joué un rôle sensible dans la formation du discours juridique qui a contribué à l’avènement de l’auteur et de son droit tels que conçus aujourd’hui. Soucieux d’une meilleure diffusion du patrimoine culturel mondial, l’ouvrage propose une nouvelle politique du droit de traduire qui n’interroge pas seulement le droit d’auteur comme catalyseur de la marchandisation de la production intellectuelle, mais également le droit international comme instrument de l’impérialisme culturel de la globalisation. L’étude démontre comment le « droit de traduction », conçu désormais non plus dans le champ juridique traditionnel, mais plutôt dans celui d’une résistance politique, devient alors un « droit à la traduction ». Dire le droit de traduire et sa liberté, c’est remettre l’éthique du rapport à l’altérité au coeur de nos préoccupations. Traduire librement, pour les plus défavorisés, c’est la possibilité de se nourrir de la connaissance et de la culture des autres tout en préservant leur identité, leur indépendance et leur ouverture sur le monde.