Le problème de l’ancien wallon, que j’ai publié en 1948 et qui a mis en circulation un néologisme, scripta (= all. Schriftsprache), dont certains n’ont aimé la forme ni perçu l’utilité, comprenait deux grandes sections : dans la première, je rassemblais les indices de la différenciation dialectale en Belgique romane au Moyen Âge pour ébaucher une sorte de petite grammaire historique du wallon ; dans la seconde, j’analysais la langue d’une charte liégeoise de 1236 afin de déterminer sa nature par rapport au dialecte local. Les deux études s’appuyaient l’une l’autre. Ma pensée première avait été, en effet, d’empêcher qu’on illustre de formes trompeuses l’histoire médiévale du dialecte. Il importait donc que soit exactement définie la langue des textes anciens où les historiens du wallon peuvent puiser des exemples ; et, pour atteindre ce but, il fallait d’abord avoir décrit, dans la mesure du possible, l’état du dialecte à l’époque des documents utilisés.