Venez donc faire un tour dans mon capharnaüm
On y trouve des bêtes, des femmes – et même des hommes
Des sorcières – des monstres – des mouches – qui font leur prière
Sur la place désertique de pierre
Sur la place les suicidés sont à genoux
Écoutant âprement le râle de l’écume nue
Qui submerge le cri des blêmes agonisants
Dans la ville les chiens errent de flaque en flaque de sang
Qui oserait venir dans mon capharnaüm
Pour que je puisse m’enfuir sans déranger personne
Tel Thésée combattant le Minotaure mortel
Où se trouve donc Ariane – le beau mythe – sa ficelle
Dans ce grand labyrinthe je ne vois point d’issue
Et les nains – les bossus se hissent par-dessus
Les parois de la caverne abjecte et obscure
Quand je me cogne et me blesse contre tous ces murs
Les murs de mon capharnaüm
Entre journal intime et œuvres structurées, Eva Nouri nous entraîne dans le tourbillon de son univers hostile et tourmenté avec une écriture atypique et surprenante...