Telle la facies non omnibus una, non diuersa tamen des Néréides (Mét., II, 13-14), l’écriture poétique des passages consacrés par Ovide à la métamorphose dans les Métamorphoses se caractérise par un équilibre subtil entre similitudes et dissemblances : ce qui semble devoir être toujours le même récit (celui du miracle de la transformation des corps, sujet unique et total annoncé dès les premiers vers et vertigineusement décliné jusqu’au uiuam final) n’est pourtant jamais semblable, tant l’art de la variation déploie de ressources, transformant chaque nouvelle évocation de la mutata forma en une expérience d’écriture et de lecture absolument singulière. C’est sur ces deux réalités poétiques jumelles, la métamorphose et la variatio, que porte la présente étude, attachée tout à la fois à en décrire les ressorts respectifs, à définir la nature du lien organique qui, au fil des vers, se noue entre elles et à analyser le rapport entre cette alliance et la conception ovidienne de l’écriture.